Mon père m’a inoculé très tôt sa fascination pour les avions de chasse. Lorsque j’étais enfant, déjà, mes copains collectionnaient les voitures. Ils en avaient des tonnes. Moi, leurs engins roulants ne m’intéressaient pas : je ne jurais que par les avions de chasse. Je n’en avais pas beaucoup, mais ça me suffisait. L’un d’eux ne me quittait jamais. Et quand mes camarades m’invitaient à jouer avec leurs petites voitures, je les regardais comme s’ils étaient moins que des crottes et m’en allais jouer dans mon coin. Oui, j’étais un garçon un peu spécial. 🙂 Je suis devenu un grand garçon, mais cette dévotion-là est restée entière. Des maquettes d’avion de chasse dans mon bureau. Il était donc fatal qu’un jour, je m’envole à bord d’un avion de chasse. Ce que j’ai fait le week-end dernier, lors d’un vol en Fouga Magister. Depuis le temps que j’y pensais que j’étais à moitié persuadé que le vol ne serait pas à la hauteur, vol en avion de chasse que j’allais descendre de l’appareil et de me dire : « c’est ça qui me faisait rêver ? ». Mais ça ne s’est pas du tout passé comme ça que ça s’est passé. Quand je suis descendu de l’appareil, en réalité, j’étais l’homme le plus heureux du monde. Parce que j’ai eu beau attendre ce vol pendant des années, c’était encore mieux que tout ce que j’avais pu imaginer. A certains moments, j’ai dû lutter pour ne pas céder à la panique. Cette expérience était d’une telle intensité, tellement impossible à décrire qu’en fait, j’ai failli ne pas rédiger de billet sur le sujet. Et il est clair que je serais incapable de vous décrire ce que j’ai vécu. Ce qu’on ressent lorsqu’on met sa combinaison de vol. Quand on grimpe à bord du cockpit. Et lorsque, dès la première vrille, on sent soudain son poids multiplié par six. Il n’y a aucun mot pour décrire ce qu’on ressent dans de tels moments. Mais il fallait tout de même que j’en parle. Je ne suis pas près d’oublier ce baptême à bord d’un Fouga Magister. Je vous laisse le lien vers le site spécialiste du baptême en avion de chasse.