Amérique, Asie, Europe, toutes les bourses dévissent. Le mot « crise » réapparaît dans les analyses. Y a-t-il le risque de replonger ? Ça tangue violemment. À Wall-Street, du côté des valeurs technologiques, ce sont 180 milliards de dollars qui sont partis en fumée. À Paris, 20 milliards se sont évaporés dans le seul secteur du luxe, c’est-à-dire LVMH, Kering et Hermès en une séance. À Tokyo, ce sont les télécoms qui ont dévissé. Il y a un effritement très fort, il est normal que les vigies sonnent le tocsin mais il y a plusieurs éléments à prendre en compte. On parle de marché boursier et non pas d’économie qui seraient en train de s’effondrer. On a une concentration aujourd’hui autour de quelques secteurs, de quelques valeurs qui font que chaque fois que ces mastodontes bougent un peu l’ensemble du secteur boursier est affecté. Enfin, la bourse est une machinerie qui a besoin de chaos. Elle a besoin de trous et de bosses, c’est avec ça qu’elle fonctionne. Les experts parlent d’une crise plus profonde, pas uniquement boursière. Ils ont des arguments pour cela : nous avons énormément de mal à digérer les milliards de milliards d’argent qui ont été déversé à taux zéro sur les marchés financiers. Cette gloutonnerie a du mal à passer. Jamais nous n’avons été aussi endetté sur la planète. – – Une nouvelle crise à court terme ? Les taux d’intérêts vont remonter, or l’argent cher c’est comme un barrage ça arrête le fleuve, l’économie va aller moins vite, la croissance va décliner. Tout le monde va un peu souffrir. Ensuite, troisième point, Donald Trump qui déclare la guerre commerciale à peu près tout le monde, il dynamite les organisations de régulation et surtout il ne propose pas de plan B. C’est l’inconnu. Tout le monde est angoissé. Va-t-on vers une nouvelle crise à court terme ? Les crises financières nous accompagnent quand même depuis des siècles. Si vous regardez les livres d’histoire, vous avez eu la crise des tulipes, la crise de l’eau en France, la crise immobilière en France en 1990, la bulle internet en l’an 2000, ensuite Lehman Brothers pour tout le monde, le naufrage de la Grèce.